Le baptême sous l’Ancien Régime

Aujourd’hui, laissez-moi vous conter l’histoire du baptême, et comment on le célébrait sous l’Ancien Régime…
Au temps des rois, les Français étaient profondément croyants. La religion occupait une part importante dans la vie des gens. Aussi, le baptême était-il un sacrement fondamental. Pendant des siècles, l’acte de baptême, signé dans les registres paroissiaux, était d’ailleurs la seule preuve légale de l’existence d’une personne.

Contrairement à aujourd’hui, on baptisait les enfants très tôt, quelques jours à peine après la naissance. Ceci en raison de la forte mortalité infantile : il fallait éviter que le bébé meure sans avoir reçu le baptême, donc sans avoir été un enfant de Dieu. Qu’un enfant meure sans avoir été baptisé était grave… Le synode d’Avignon de 1337 exigeait le baptême dans les 24 heures suivant la naissance. En 1585, le concile d’Aix alla même jusqu’à frapper d’excommunication les parents n’ayant pas baptisé leur nouveau-né au delà du 8e jour.
En cas d’accouchement difficile ou de péril de mort à la naissance, la sage-femme peut ondoyer l’enfant, c’est-à-dire pratiquer une sorte de baptême d’urgence. D’ailleurs, jusque dans les années 1970, des « baptêmes d’urgence » étaient pratiqués (à l’hôpital) pour les bébés prématurés, car leur survie était jugée incertaine.

Une grande fête de famille

Le baptême donne lieu à une grande fête familiale, voire villageoise. On se rend à l’église en cortège, comme pour un cortège de noces. Sont présents le père, le parrain et la marraine, les grands-parents s’ils sont toujours vivants, et la famille proche. La mère est absente, puisque, venant d’accoucher, elle est encore alitée. Par ce sacrement, le baptisé entre dans la communauté des enfants de Dieu. Il reçoit son nom chrétien, reconnu par l’Eglise.

Les symboles du baptême

A la fin du XIXe siècle, le bébé est souvent habillé de blanc, symbole de lumière et de pureté, dans une robe taillée dans le voile de mariée de sa mère. C’est la robe de baptême, une tradition qui perdurera.
Une fois le baptême effectué, les cloches sonnent (plus longuement pour les garçons que pour les filles). Au milieu du XIXe siècle, le parrain distribue à l’assistance des noix, des noisettes et des amandes, et en particulier aux enfants. A la fin du XIXe siècle, des dragées et des piécettes remplaceront ces fruits secs. Le curé, le bedeau et les enfants de chœur reçoivent aussi des dragées et des pièces. Plus l’offrande est importante, plus la sonnerie de la cloche se prolonge… En Touraine, dans les années 1830, de petits sacs de dragées sont accrochés dans les arbres et les jeunes gens du pays doivent les décrocher d’un coup de fusil.
Sur le chemin du retour, on distribue aussi des dragées aux personnes que l’on croise. En Bretagne ou en Normandie, le cortège s’arrête dans les auberges qui sont sur le chemin et trinque à la santé de la mère. On y tient parfois le repas de baptême.

J’aime beaucoup le côté communautaire du baptême d’antan, avec la procession, où tout le village est invité à fêter la naissance et le baptême du bébé. Dommage que ce genre de coutumes se perde, à l’heure de l’individualisme ambiant.
J’aime aussi la tradition de la robe confectionnée avec le voile de mariée de la mère. Il existe aussi une tradition qui veut que les mariés conservent une part de leur gâteau de mariage pour le baptême de leur premier enfant. Je ne suis pas fan des traditions du mariage, mais celles du baptême me plaisent beaucoup. ;)

Source : Net Généalogie
Image et source : le baptême de Clovis

Auteur de l’article : L'auteur

Je suis Lova, une maman de deux enfants. En 2012, j'ai lancé le blog Joli Baptême, qui inspire chaque jour des milliers de lectrices pour organiser le joli jour de leur merveille. J'ai publié un guide sur l'organisation d'un baptême laïque, pour les parents qui souhaitent un baptême original et moderne pour leur enfant mais ne se reconnaissent pas dans le baptême traditionnel religieux.