Depuis quelques années, une nouvelle demande a émergé de la part de certains parents : celle de faire baptiser leur enfant en même temps que la célébration de leur mariage. En effet, les structures familiales ayant changé ces dernières décennies, il n’est pas rare qu’un couple se marie après plusieurs années de vie commune, en ayant déjà un ou plusieurs enfants. Dans ce cas, certains parents souhaitent profiter de leur mariage pour faire entrer leur enfant dans la communauté chrétienne.
Les avantages
Les avantages d’une cérémonie commune sont nombreux :
– réaliser des économies importantes : quand on connaît le coût exorbitant d’un mariage en France, il n’est pas du tout idiot de songer à organiser une seule réception au lieu de deux. C’est un argument plus que pertinent.
– l’aspect logistique : les invités, dont certains viennent de loin, n’ont pas à se déplacer plusieurs fois.
De plus, certains prêtres demandent aux futurs mariés ayant un enfant que celui-ci soit baptisé. C’est donc l’occasion pour les parents de « régulariser » leur situation.
Les inconvénients
Il existe néanmoins des obstacles à la célébration commune d’un baptême et d’un mariage : les prêtres ne le voient pas forcément d’un bon œil, car ces deux sacrements sont très différents et difficilement conciliables dans la même liturgie. Il existe d’ailleurs très peu de précédents dans l’histoire de la liturgie. En effet, jusque récemment, l’enfant naissait après le mariage de ses parents, et donc le baptême avait toujours lieu après ce dernier.
De plus, mariage et baptême n’ont pas le même sens au regard de la foi. Un mariage peut être privé (sans lien avec la communauté locale), alors qu’un baptême doit se faire en lien avec la communauté (donc pas en présence des seuls invités du mariage).
Un autre inconvénient est qu’en mélangeant les deux sacrements, pour des raisons de temps, l’un deux sera forcément sacrifié, ou vu comme une annexe de l’autre, et cela sera systématiquement le baptême, la société accordant – à tort selon moi – plus d’importance au mariage qu’au baptême. Or, le bébé ne mérite-t-il pas d’être célébré à part entière ?
Enfin, sur le plan pratique, la double préparation au mariage et au baptême sera plus longue (car les prêtres ne feront pas l’impasse sur cette dernière), ce qui peut poser problème car les futurs mariés seront déjà très pris par leurs préparatifs de mariage.
Cet argument peut être néanmoins pris dans l’autre sens, c’est-à-dire que certes la préparation sera plus longue, mais après, ce sera ça de moins à faire par la suite…
Les solutions
Ceci dit, rien n’est insurmontable, et face aux arguments économiques, les paroisses peuvent se montrer compréhensives et accepter un tel arrangement. Cela reste donc possible. Dans ce cas, on évitera de mélanger les deux liturgies : les sacrements se feront l’un à la suite de l’autre. Par exemple, le mariage sera célébré avant le baptême et celui-ci suivra juste après.
Mais la meilleure solution pour réaliser des économies sans que le baptême pâtisse du mariage reste de séparer les deux cérémonies. Par exemple, les mariages ayant de plus en plus souvent lieu sur deux jours, faire le mariage le samedi et le baptême le dimanche. Il y aura toujours une réception unique pour les invités (samedi soir pour les noces et dimanche matin pour le retour de noces) mais les deux sacrements n’empièteront pas l’un sur l’autre. Des variantes : le baptême le vendredi et le mariage le samedi, ou le baptême le samedi midi et le mariage le samedi après-midi.
Pour aller plus loin, un article intéressant sur le site Liturgie catholique.
Je suis Lova, une maman de deux enfants. En 2012, j’ai lancé le blog Joli Baptême, qui inspire chaque jour des milliers de lectrices pour organiser le joli jour de leur merveille. J’ai publié un guide sur l’organisation d’un baptême laïque, pour les parents qui souhaitent un baptême original et moderne pour leur enfant mais ne se reconnaissent pas dans le baptême traditionnel religieux.